Les fermes verticales : un enjeu capital et salutaire

Les réseaux sociaux ne manquent jamais de nous présenter ce type de projets lorsqu’ils voient le jour. Sous forme de vidéo ou image. Il faut dire que ces prototypes architecturaux sont si impressionnants, qu’ils attirent clics, partages et commentaires à foison. Vous voyez de quoi nous parlons ? Mais si, c’est maquettes 2D ou 3D que l’on peut voir sur Facebook, Twitter ou Instagram (pour ne citer qu’eux) et qui offrent à nos yeux ébahis ces plans d’immeubles où végétal et métaux s’entremêlent.

Ces buildings tutoyant le ciel et habillés de murs végétaux. Si vous ne le saviez pas, tout ceci participe au développement de ce que l’on appelle l’agriculture verticale.

  • Mais qu’est que l’agriculture verticale exactement ?
  • Quelle est son histoire ?
  • Pourquoi certaines des plus grandes villes du monde adoptent le phénomène ?
  • Quels sont les projets de fermes verticales les plus impressionnants ?

Agriculture verticale : définition

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Que sont les fermes urbaines ?

Que sont exactement ces drôles de bâtiments qui fleurissent dans nos villes ?

S’il fallait définir clairement ce qu’est l’agriculture urbaine, peut-être pourrions-nous évoquer un synonyme que l’on emploie parfois plus : les fermes verticales.

Il aura fallu attendre le début des années 2000, et quelques projets en milieu urbain pour voir apparaître ces fermes et cultures de ville.
Le but est en fait d’utiliser la surface d’un immeuble pour créer des cultures hors-sol (autrement appelées hydroponie).

Il aura fallu toutefois attendre plusieurs années, après la théorisation du concept, pour apercevoir les toutes premières créations et architectures. Pourquoi ? Car les techniques et technologies nécessaires n’étaient pas tout à fait au point jusque là.

La grande histoire de l’agriculture verticale

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Comment cultiver un jardin urbain ?

Dickson Despommier, père de nos futures agglomérations ?

Et si nous vous disions que l’agriculture verticale était née d’un calcul somme tout simple, mais effroyablement glaçant : d’ici 40 ans, la planète et ses quelques 200 nations devront nourrir près 9 milliards de nos concitoyens terriens. 80% d’entre nous vivront par ailleurs dans les villes.

Si nous devions toutefois nous montrer un peu plus précis, notez que le « concept » est né en 1999, à l’orée du nouveau millénaire, de l’esprit du microbiologiste américain Dickson Despommier (le bien nommé).

Ainsi, pour faire face à l’équation présentée ci-dessus, le microbiologiste US est arrivé à la conclusion qu’il faudra créer près d’un milliard d’hectares de terres cultivables.

Ce qui, vous l’imaginez, ne se trouve pas partout et nous obligerait par ailleurs à raser les forêts pour y installer nos cultures. Désastreux et impensables.

Despommier a donc choisi de lever les yeux et regarder vers le ciel. Occuper les hauteurs, plutôt que le sol : c’est d’une logique implacable.

Agriculture verticale : 6 raisons d’en être convaincu !

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Que sont les cultures hors-sol ?

Utiliser les espaces verticaux : voici le maître-mot.

Nous en parlions il y a quelques lignes : dans plusieurs décennies, près de 80% de la population mondiale vivra en ville. Poussée par les changements climatiques, l’enclavement rural, l’emploi ou les problématiques alimentaires.

Soit 7 milliards et 200 millions de citadins si l’on se réfère au chiffre prémonitoire des 9 milliards de Terriens d’ici 2050. Nourrir cette infinité de bouches vivant en ville relève donc du casse-tête, tant la place au sol est d’ores et déjà réduite dans ces zones.

Alors, si nous devions par-dessus tout relever 1 intérêt à se lancer dans les fermes verticales, nous parlerions de cela. Mais ne nous arrêtons pas en si bon chemin… Voici 5 autres raisons prouvant la légitimité de l’agriculture verticale :

  1. La culture hors-sol et l’hygiène. Imaginons une sorte de scénario catastrophe : nous sommes en 2050 et la population mondiale prolifère en milieu urbain. Avec elle, déchets en tout genre et pollution. Malgré tout, les grands de ce monde ont plus ou moins réussi à mettre en place des fermes verticales dans nos principales agglomérations. En installant des terres en hauteur, un peu partout. La culture hors-sol est largement ignorée et au milieu de ces jungles humaines, ces jardins en terre provoquent saletés, développement d’insectes, bactéries et autres maladies… La culture hors-sol, bien plus hygiénique, semble donc LA solution à bien des égards.
  2. La surpopulation urbaine mènera immanquablement à une rareté des places au sol. La verticalité et les possibilités qu’offrent les cultures en altitude apparaissent donc comme une solution miraculeuse et logique. C’est ainsi que l’on verra dans les décennies à venir, cultures et élevages d’animaux se juxtaposer d’étages en étages
  3. Certaines cultures hors-sol prévoient une utilisation bien moins conséquente de l’eau pour faire pousser plantes, légumes et fruits. Des alliages de pierre, sable et d’argile (entre autres) seront utilisés et arrosés au goutte à goutte. D’autres projets se tournent quant à eux vers une réutilisation des eaux urbaines ou l’utilisation de la vapeur d’eau créée par « l’évapotranspiration » des plantes.
  4. Dans un monde idéal, certains quartiers pourraient devenir à long terme, totalement autosuffisants en terme de ressources alimentaires. Limitant par conséquent considérablement l’empreinte écologique de plusieurs centaines de personnes.
  5. Enfin, un aspect que l’on n’a pas encore évoqué : une amélioration certaine de la qualité de l’air, grâce aux plantes et à leur production d’oxygène, voire même la captation de dioxyde de carbone.

Où se trouvent les grands projets de fermes urbaines ?

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Comment faire entrer la Nature dans nos villes ?

L’un des édifices que l’on peut apercevoir en plein centre singapourien.

Le continent asiatique est probablement à ce jour le plus grand adepte de l’agriculture verticale. Le Japon en est déjà convaincu, avec la réquisition de près de 300 entrepôts transformés en fermes urbaines.

L’île-pays de Singapour fourmille lui aussi de projets où plusieurs tonnes de légumes et fruits sont d’ores et déjà produits chaque jours grâce à l’aquaculture, puis acheminés en supermarchés.

Mais qu’en est-il de la France ?

Comme cela arrive parfois dans notre pays, l’adoption est malheureusement plus lente qu’ailleurs. Mais ne boudons pas notre plaisir, puisqu’une première tour-ferme verticale verra le jour en 2019 en périphérie de Paris, à Romainville dans le 93. Deux tours et 2184m² permettront dès avril prochains aux quelques 26 000 habitants de vivre officiellement dans ce système du futur en achetant fruits et légumes sans intermédiaires.